Réforme : éléments de langage

Par rapport au rapport SPINETTA, aux annonces du 1er ministre, au projet remis par la Direction, cet article pointe les incohérences et les menaces pour le service public. En parallèle, il reprend les propositions de la CGT pour maintenir et développer un service ferroviaire de qualité pour tous.

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SUR LE RAPPORT CGT 

La CGT souhaite réorienter les choix du gouvernement et de la direction SNCF.

Il y a 4 principaux axes :

1 Le besoin d’objectifs politiques clairs.
Le Premier ministre ne fait plus aucune référence à une ambition publique de report modal. Le tout routier se confirme dans cette omission. 

Nous proposons :

  • 25,2 % de part modale ferroviaire dans le transport des marchandises à échéance 2050, contre 12,2 % dans les documents actuels du Ministère.
  • 25 % dans le transport voyageurs de longue distance, mais nous considérons qu’il doit s’appuyer sur les TET et TER, en plus du TGV, contre un scenario gouvernemental qui s’appuie uniquement sur ce dernier.
  • 25 % dans le transport voyageurs de courte distance pour les transports collectifs, contre une quasi-stagnation à 11,9 % dans le scenario gouvernemental. Cela supposera le développement massif des réseaux de transport urbain, ainsi que du TER.

2 L’exigence de démocratisation de l’entreprise publique.

  • Les élus régionaux doivent partager leur pouvoir avec les usagers.
  • Les usagers doivent pouvoir déterminer de manière directe, dans les comités de ligne, les besoins.
  • Il doit y avoir un véritable pouvoir de décision dans ces structures.
  • Que l’évaluation des objectifs et de l’efficacité du service public ferroviaire soit soumise au Parlement, pour que les positions de la tutelle de la SNCF ne se déterminent pas uniquement dans le secret des ministères.

3 Le besoin d’affecter des moyens cohérents avec les objectifs.
En matière de financement, la dette doit être reprise par l’Etat dans une structure de défaisance.

  • La TICPE doit être intégralement fléchée sur le financement des infrastructures permettant de fournir totalement les ressources nécessaires à SNCF Réseau et ainsi se débarrasser du système des péages.

4 La nécessité d’une organisation de l’entreprise publique tournée vers l’efficacité à répondre aux besoins.

  • La CGT propose le retour à une entreprise unique, une intégration complète de la production et un renforcement de la maîtrise publique.

SUR LA CAMPAGNE ANTI CHEMINOTS, LA SORTIE MÉDIATIQUE DE PÉPY

  • Rarement une profession aura fait l’objet d’un déferlement de propos plus inacceptables les uns que les autres.
  • Le gouvernement et la direction SNCF cherchent à détourner l’attention de l’opinion publique afin d’éviter le débat sur le fond de la réforme qui vise à en finir avec le train public.
  • Les cheminots ne se laisseront pas détourner de l’essentiel.
  • Si le gouvernement et la direction SNCF devaient persister dans leur volonté de casse du service public ferroviaire, les cheminots répliqueraient avec lucidité et détermination.
  • Le statut des cheminots n’est pas le « boulet » de la SNCF.
  • Les chiffres de surcoût annoncés par le Premier ministre sont indémontrables.
  • Le statut est une chance, voire une force pour le service public ferroviaire. Il permet d’assurer la continuité du service public, un haut niveau de technicité, une formation initiale et continue permettant de répondre aux exigences de sécurité.
  • Guillaume PEPY s’exprime un peu tard sur le « cheminots bashing ».
    Nous doutons de sa sincérité.
  • Il est envoyé par le gouvernement pour tenter de calmer le jeu.
  • D’un côté, il fait croire qu’il défend les cheminots, de l’autre, il fait la promotion de la fin du statut, de l’ouverture à la concurrence, de la casse de l’entreprise publique. C’est de l’enfumage.
  • Sur le fait qu’il ne briguera pas de 3e mandat, nous redisons que ce n’est pas notre sujet.
  • Quel que soit le président, ce sont les choix stratégiques gouvernementaux qu’il faut réorienter.
  • Il n’y a pas « une feuille de papier à cigarette » entre les positions de Pépy et les gouvernements successifs.
  • La CGT ne participe pas à la nomination du président de la SNCF.
  • Nous ne lui avons pas demandé de venir, nous ne l’empêcherons pas de partir !